“L’Intendant Sansho”, Mizoguchi (1954)

Kenji MIZOGUCHI est né le 16 mai 1898 à Tokyo et est mort le 25 août 1956 à Kyoto. Il a réalisé  de très nombreux films dont seulement certains ont été conservés jusqu’à ce jour. 

L’Intendant Sansho retrace la vie d’un fils de gouverneur destitué pour avoir pris le parti des paysans de sa circonscription. Il trouve d’abord refuge avec sa mère et sa sœur chez des membres de sa famille avant d’en être chassés.

C’est au cours de ce périple que le héros et sa sœur sont faits prisonniers et envoyés dans un clan d’esclaves tandis que leur mère est déportée dans une autre île pour être prostituée.

Après une longue ellipse, on retrouve Sansho et sa sœur dans le camp. Il est devenu membre de l’encadrement des esclaves et en arrive à commettre les pires brutalités comme le marquage au fer rouge du front de ceux qui ont essayé de fuir, ce qui entraîne la désapprobation de sa sœur.

Puis, se ravisant et prenant conscience de son attitude contraire aux préceptes que son père lui a transmis avant de le quitter “Un homme fermé à la pitié n’est pas humain. Sois dur pour toi-même et généreux pour les autres. Tous sont égaux et ont droit au bonheur”, le héros décide de fuir avec sa sœur.

Elle ne peut le suivre et préfère se noyer et que d’être torturée et de risquer de dénoncer son frère.

Devenu intendant,  Sansho fait libérer le camp d’esclave avant de partir à la recherche de sa mère qu’il trouve dans un état de déchéance totale, mutilée pour éviter qu’elle ne s’échappe, vieillie et pauvre.

Il arrive en revanche trop tard pour son père dont il apprend la mort.

Au delà de ce résumé rapide, Mizsoguchi décrit avec une grande finesse le cheminement de la famille sur le chemin de retour pour retrouver leur père, perdus dans les champs de coton.

L’ensemble du film est construit sur des parallèles entre l’enfance des enfants et leur vie d’adulte. C’est en effet l’éducation reçue par Sansho qui explique sa rédemption à l’âge adulte.  Ainsi, on retrouve quasiment la même scène à deux moments distincts du film.

La première fois, quand perdue dans la nuit, la famille décide de construire un abris de fortune et que les deux enfants s’entraident.

Puis, une seconde fois, après la prise de conscience de Sansho, le frère et la soeur s’entraident pour construire un monument funéraire à un des esclaves, ce qui a pour but de permettre à Sansho de s’enfuir. Mizoguchi signifie ainsi la réconciliation du frère et de la soeur avant son suicide.

Le frère et la soeur apprennent que leur mère n’est pas morte après avoir rencontré une esclave originaire de l’ile sur laquelle elle a été déportée qui chante une chanson qui est un appel adressé à deux enfants perdus du nom de  Sansho et de sa soeur.

Encore une fois, ceci fait appel à une scène antérieure où la mère appelle dans la campagne ses deux enfants partis plus loin. Leur nom dans le vent ressemble déjà à une mélodie que la mère chantera inlassablement après sa déportation.

Ainsi, malgré la séparation géographique et le temps écoulé, c’est la force l’amour maternel qui permettra aux enfants de retrouver la trace de leur mère.

Travail général sur l’oeuvre de MIZOGUSCHI : http://www.cineclubdecaen.com/realisat/mizoguchi/
Une analyse complète des Amants Cruxifiés, du contexte historique dans lequel il se situe et une biographie de Mizoguchi : http://www.films-sans-frontieres.fr/lesamantscrucifies/presse/DP_amants_crucifies.pdf

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