Harry Callahan est un photographe américain né en 1912 à Détroit dont certaines photographies ont récemment été exposées à la Fondation Cartier Bresson à Paris.
Il ressort de l’ensemble de ses photographies un profond sentiment de tendresse et d’humanité, qu’il s’agisse des portraits de sa femme et de sa fille maintes fois photographiées ou celles des passants dans les rues.
A aucun moment, on ne tombe dans les clichés convenus de la photographie de famille ou de l’ambiance urbaine.
Au contraire, Callahan n’hésite pas à photographier son épouse et sa fille dans des paysages urbains durs, dans des plans larges où elles semblent perdues au milieu d’une immensité d’asphalte, ne représentant qu’une figure géométrique parmi d’autre.
Elles ne sont pas pourtant réifiées. Il ne semble pas que le propos de ces clichés soit de dénoncer l’inadaptation des humains à leur environnement moderne, comme a pu le faire Antonioni dans sa célèbre trilogie La Nuit, l’Aventura et l’Eclipse.Mères et filles intègrent à leur paysage quotidien, mêlant leur silhouette à l’environnement ambiant. Les portraits, les décors et l’exposition sont épurés, il n’en ressort que l’essentiel.
Tel le portrait en plan rapproché de Mme CALLAHAN où seuls ses principaux traits ressortent. De même, une profonde sensualité ressort de cette brindille surexposée dont le tracé hésitant donne au sujet toute sa force et tout son sens.
Ce qui semble importer est la beauté de la ligne, l’harmonie de la composition. D’ailleurs, quand Harry Callahan photographie la nature, il en fait aussi ressortir les lignes géométriques ou il s’évade à travers des montages où des corps de femme ou de jeux d’enfants apparaissent en surexposition, montrant le lien intense qui existe encore entre les êtres les plus chers aux yeux du photographe et le monde environnant.
Pour finir, je vous conseille ce site pour un autre compte rendu de l’exposition.